Miguel Sevilla : Donne moi du feu !
woman standing in train station
1 février 2008

Un entretien avec Miguel Sevilla
Sur l’identité, “l’étranger”, Buenos Aires et l’Argentine, l’exil, les sdf, l’imigration, la mondialisation…

Nous avons rencontré Miguel à L’Olympic Café, rue Léon, dans le 18e. Il était venu présenter sa pièce sur Rue Léon TV, la télé du quartier.

Dans l’ambiance de ce café enraciné dans la Goutte d’Or, Miguel a accordé à Jean-Luc et Bruno (du Quotidien des Sans-Papiers) un entretien autour des thèmes de l’identité, la migration, la mondialisation, l’étranger…

Un entretien avec Miguel Sevilla

L’étranger, c’est quelqu’un qu’on voit et qui disparait“…

— Miguel Sevilla

À propos de “l’aphonie de l’étranger : la parole de l’étranger, inaudible, dont on pense qu’il ne sait pas s’exprimer… La “mise en question” de la parole de l’étranger.

L’identité. “La peur de la liberté” : quand l’identité n’est plus donnée, attribuée socialement, dans la mégalopole, dans la société moderne, quand les gens bougent, émigrent, voyagent, on n’a plus d’identité assignée : on cherche alors une “image”, une identité, pour sortir de la carence, du doute identitaire.

L’identité, c’est une façon de faire de la politique“… “c’est une façon de faire un certain type de politique en réduisant des gens au silence“.

— Miguel Sevilla

“L’incomplétude…” : On est tous incomplets, car mortels. Mais on est donc heureusement à compléter. On est complet quand on nous impose une identité. “Perte d’identité, perte de d’incomplétude, réification identitaire…” Aucune fissure… la peur, vouloir tout boucher, éliminer “l’espace d’un doute“…


La pièce

Donne-moi du feu
Mise en scène : Miguel Angel Sevilla et Nathalie Sevilla
Avec : Fix Lardeur, Diana Sakalauskaïté, Miguel Angel Sevilla, Nathalie Sevilla, Nadège Taravellier, Simone Tompowsky et Nathalie Victoire.

Surgis de la nuit et de nulle part, partis à la recherche d’un travail, fuyant un danger ou poursuivant une chimère, des personnages contemporains –Caro, Imelda, Stefka… des femmes surtout- se croisent dans un bar, un théâtre, une place, un carrefour… Dans cet endroit X de la mondialisation ils se présentent comme s’ils étaient obligés de le faire. Mais pourquoi faire ? Pour décliner leur identité ? Pour la retrouver ? Mais c’est quoi, finalement, l’identité, si elle est déclinée comme un aveu ? Une faute ?

Donne-moi du feu présente une vingtaine de personnages étrangers à l’endroit où ils se trouvent, que cet endroit soit physique, mental, philosophique, esthétique, etc. Il y a donc dans cette pièce plusieurs « étrangers de l’intérieur » bien que la plupart de ces étrangers viennent d’autres pays ou d’autres régions de ce pays.

Ces personnages se présentent au public, ou à leurs semblables qui sont dans l’obscurité de la salle ou de la nuit et d’une manière ou d’une autre ils déclinent leur identité, comme forcés. Une sorte d’inquisition moderne, extérieure et intérieure, divise ces personnages et les rend bancales, un peu clownesques.

La plupart d’entre eux appartiennent à l’émigration déconsidérée, certains sont des SDF, tandis qu’une vieille clocharde, Stefka, regrette le temps où il n’y avait pas autant de concurrence. Le violon et le chant disent l’émotion qu’il y a vivre dans un monde fait de déchirures.

Chansons : création musicale de Inés
Violon : Alain Martinez
Lumières : Vincent Lefèvre
Administration-diffusion : Esthel Lucas

En mémoire de Jean-Paul

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